Autodidacte, j’ai appris la reliure à Valparaiso, au Chili, où j’ai vécu quelques années avant de venir habiter l’île de Groix, en Bretagne. C’est aussi dans ce port lointain, entre bougainvilliers et poussière des escaliers, que j’ai découvert le monde de la micro-édition artisanale… Ce monde inventif et fragile où l’on fabrique des livres à la main, pour faire circuler histoires et imaginaires… 


Je me suis mise à dessiner pour illustrer mes propres histoires, puis j’ai commencé à explorer les méthodes d’impressions artisanales et les différentes reliures… C’est à Groix que j’ai fabriqué mes deux premiers contes : Luz en 2018 et Célestine, en 2019, puis, que j’ai commencé à confectionner des carnets pour les voisins et les amis, jusqu’à ouvrir cette boutique en ligne… 

J’aime penser que les carnets fabriqués à la main, avec leurs légères imperfections, sauront encore mieux raconter les histoires de ceux et celles qui y jetteront des notes, des croquis, des collages… Le livre et le papier sont encore des mondes peu pensés. Qui sait où et comment s’impriment les livres ? D’où vient le papier recyclé ? Que deviennent les déchets des imprimeries ? Comment se fabriquent les encres ? Combien d’énergie demande l’impression offset ? Pourquoi les livres et les jolis carnets imprimés que l’on trouve dans les grands magasins sont-ils si peu chers ? 

Le livre est une sorte d’objet magique, un objet poétique dont on ne pense guère la production. Or, voilà, on peut fabriquer des livres et des carnets, à la maison, sur une île, avec de beaux papiers sans trop d’énergie ni de déchets toxiques… Ça coûte un peu plus cher que les carnets fabriqués au loin, en série, mais c’est presque une bataille à mener que de se réapproprier ce savoir-faire artisanal, non ?